Klondike, la ruée vers l’or

Si je vous parle de ruée vers l’or, la plupart d’entre vous me citerons des mots comme « conquête de l’ouest », « Californie », « San Francisco » et les plus érudits affineront même la définition en la plaçant sur une ligne du temps en me disant « 1848-1849 ». Mais même si c’est certainement l’une des plus remarquables, bien d’autres ruées vers l’or ont eu lieu, particulièrement au XIXe siècle. Klondike est l’histoire de l’une d’entre elle.

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Klondike est une nouveauté qui a commencé ce lundi, et finira ce mercredi. Une série en trois épisodes de 90 minutes, diffusés les uns après les autres sur Discovery qui signe ainsi sa première mini-série originale. Et une série que l’on ne peut ignorer, tellement son casting donne envie et pourra vous rappeler une autre série à succès dans un tout autre domaine.

Le rôle principal, celui de Bill Haskell est campé par un Richard Madden qui n’en fini plus de choisir des rôles où son personnage en chie tout du long. Après avoir joué l’un des tristement célèbres Stark de Game of Thrones, il est cette fois-ci un « jeune entrepreneur » qui, après  avoir rencontré un chercheur d’or dans un bar avec son meilleur ami Byron Epstein (Augustus Prew, vu dans The Borgias), décide de se ruer vers le Yukon, une zone déserte du Canada aux paysages époustouflants qui n’ont pour seul égale la rudesse de la météo. Les deux amis du Vermont vont devoir traverser tout le territoire Américain avant de pouvoir braver les montagnes, les avalanches, les loups … avant d’arriver dans la ville de Dawson. Où ils vont pouvoir s’installer et commencer leur quête de richesses dorées.

Mais si la nature est impitoyable dans le Yukon, ses habitants ne le sont pas moins. Il y a trois genres de personnes dans les alentours de Dawson. Les chercheurs d’or qui viennent braver les éléments pour un rêve de dorure, dans l’espoir d’un changement d’ordre monétaire important. Les seconds sont ceux qui profitent des chercheurs d’or et les aident à se débarrasser de leur or à peine déterré. Ceux qui viennent construire des hôtels, vendre du matériel, jouer aux agents immobiliers, aux prêteurs sur gage, ou vous prête les services de jolies courtisanes … dans cette catégorie d’Hommes d’affaire, on y retrouve la belle Belinda, ou encore le Compte sans pitié campé par le fabuleux Tim Roth. Enfin, le troisième groupe d’Hommes est celui formé par les natifs. Ces « indiens » qui observent, sans rien dire, ces blancs se battre pour creuser la boue et détruire la nature.

Vous remarquerez que dans mon listing, un groupe particulier n’apparait pas. Celui des Hommes de Lois. Dawson est un No Man’s Land où aucune lois ne vient brider des Hommes prêt à tuer pour une parcelle de boue. Monde sans pitié où l’argent fait tout et où l’idée même que vous possédez quelque chose de précieux est plus mortel qu’un fusil. Et ni prison ni peine quelconque vient contrebalancer le risque de se faire de l’argent.

Si la vue de Richard Madden et des paysages montagneux du Yukon dès les premières minutes du pilote ne vous rappellent pas encore l’ancienne série de cet acteur, le générique finira bien par faire tilter quelque chose en vous. Il faut dire qu’en plus de l’acteur principal, des points de vue majestueux, Klondike se veut tout aussi impitoyable que Game of Thrones, dépeignant un lieu très peu accueillant où même Dieu ne peut vous sauver. On y retrouve même Madden en compagnie une fois encore de loups sauvages !

Les séries de 90 minutes sont quelques choses de compliqué. Il faut savoir garder un rythme constant et éviter le plus possible les pauses entre deux scènes d’actions pour ne pas perdre le téléspectateur et ne pas l’ennuyer. C’est d’ailleurs ce que j’appelle le passage des 40 minutes pour les films (les 40 premières minutes nous présentent le contexte, les personnages, les parties intéressantes, puis arrivent la phase à problèmes et celle de résolution, beaucoup moins passionnantes). Et sur ce plan, Klondike fait un très gros travail, avec quasiment pas de relâchement : Bill doit rester sur les aguets, nous aussi. Il faut dire que du côté scénario, on retrouve notamment Simon Cellan Jones, que l’on connait pour The Borgias, Treme, Boardwalk Empire, …

C’est donc une très bonne surprise pour ce début de saison que ce Klondike. Une histoire réelle, qui vous permet d’en apprendre un peu plus sur l’Amérique de la fin du XIXe, et surtout sur les conditions réelles de ces ruées vers l’or, loin du glamour du bon vieux barbu à la chemise à carreaux qui se promène la pipe à la bouche et la pioche sur l’épaule tout en souriant avec sa belle dent en or. Pour les non-anglophones, regarder cette série s’annonce par contre assez compliqué en ce moment, puisque aucun sous-titrage n’est encore disponible. Cela devrait venir, mais le fait que chaque épisode fasse 90 minutes et que ce soit une mini-série de Discovery (donc peu connu) ralenti tout ce processus. D’autant plus que certains accents peuvent être très gênant à la compréhension. Mais ça le vaut bien.

~ par NaHO sur 22 janvier 2014.

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